Lisa est éducatrice spécialisée dans le centre d’hébergement Albert 1er, qui accueille 45 hommes et femmes de 18 à 30 ans pour un temps de stabilisation.
En quoi consiste le métier d’éducateur spécialisé ?
L’éducateur spécialisé aide des personnes en difficulté à devenir autonomes, avec une double mission : contribuer à leur épanouissement personnel et à leur insertion en société. Il est plus acteur de terrain que l’assistant social, dont le poste est administratif. Mais, dans le centre d’hébergement Albert 1er, les deux professions sont confondues.
Je contribue quotidiennement à la réinsertion des personnes hébergées : alphabétisation, travail, régularisation des papiers… Je les aide également dans d’éventuels problèmes d’incarcération, d’addiction. J’effectue un suivi personnalisé, que nous adaptons en fonction de chacun. Il s’agit d’un accompagnement social global et il faut être sur tous les fronts. En plus de ces missions, je dois proposer aux résidents d’être acteurs du projet culturel et collectif des Grands Voisins, de s’en emparer. Cela occupe 50% de mon temps de travail. Ainsi, nous mettons en place différents projets, autour de la cuisine par exemple.
Qu’est-ce que travailler au sein des Grands Voisins implique ?
C’est un environnement très différent des autres postes que j’ai pu occuper et j’ai mis du temps à m’adapter. Pas en tant qu’éducatrice mais parce qu’il est important de connaître tous les acteurs du site et savoir qui y fait quoi. C’est très prenant socialement.
Le site étant aussi un lieu de fête, il faut réussir à différencier travail et apéro. Par exemple au début, quand j’allais boire une bière après le travail à la Lingerie, j’étais très sollicitée par les personnes que j’accompagne et qui vivent ici. La double casquette est un peu difficile. Je n’arrivais pas trop à gérer et je passais 50 heures par semaine aux Grands Voisins. Il faut le temps de trouver sa place.
Mais ce que j’adore dans ce lieu c’est sa diversité énorme : il y a toujours un tas de projets créés notamment grâce aux différents acteurs présents. Je trouve génial qu’on soit informé des projets culturels mis en place comme les soirées slam, où se mélangent résidents des centres d’hébergement et public extérieur. Même si c’est aussi compliqué d’être sollicitée pour des réunions et évènements différents : il faut apprendre à dire non pour pouvoir passer le plus de temps possible au contact des résidents, tout en se détachant parfois de notre mission principale pour faire autre chose sur le site afin de contribuer au projet.
Quel est l’aspect de ton métier que tu préfères ?
J’adore mon métier, principalement pour le contact humain. Je pense que c’est super important. Je suis très souvent avec les personnes que j’accompagne et je n’ai jamais eu de problème.
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