Cette semaine, nous donnons la parole à Isabelle Delatouche, artiste numérique d’un des ateliers partagés de la Cour Robin.
Que faites-vous aux Grands Voisins ?
Je suis artiste et je partage un atelier aux Grands Voisins avec Josiane de l‘atelier Métiss, Nicoleta des ateliers Les Petits Voisins et Clémence de l’ANPU.
Comment contribuez-vous à la dynamique collective ?
Je fais partie du collectif qui propose et organise des expositions dans la Galerie des Arts Voisins. Les Arts Voisins sont un champ d’action bien plus qu’une galerie d’exposition, un point de contact et d’expression entre des gens, des univers, des cultures qui habituellement ne se rencontrent pas et qui, là, fabriquent de quoi voir, penser, discuter, imaginer ensemble.
Par ailleurs je suis souvent au rayon livres de la Ressourcerie, pour donner des coups de main et mettre sur pied des initiatives afin que la littérature aussi soit un bien commun.
Quel est pour vous le principal enseignement des Grands Voisins ?
Qu’est-ce que j’ai “appris” ? Réfléchissons,
– que “le collectif” est rien moins qu’instinctif et naturel, du moins dans notre culture et notre éducation, c’est un apprentissage, cela demande une vigilance quotidienne et constante ;
– que rien ne remplace la proximité physique pour simplifier et entretenir les échanges. Ce que l’omniprésence d’internet peut nous faire perdre de vue.
– Enfin et surtout. Que je ne sais toujours pas définir l’art, mais qu’ici, je le v(o)is comme une sorte de catalyseur qui permet de cristalliser, par moment, les liens impalpables entre les gens, les lieux, les histoires et les émotions, bref de rendre visible et partagé, même imparfaitement, un imaginaire collectif.
Votre meilleur souvenir ici ?
Question piège.
Pendant la saison 1, la peinture du code QR géant, 25m2, sur le toit Colombani, avec des bénévoles, des ami·e·s, des proches : chacun faisait selon sa méthode, certains bénévoles ne parlaient même pas français, mais au bout du compte les 441 cases du code QR étaient parfaites, et j’ai trouvé cela magique.
Pendant la saison 2, le Banquet des artistes, les discussions pour savoir comment rendre nos œuvres comestibles, les crêpes multicolores faites et mangées en direct pendant le vernissage, la surprise des enfants à qui l’on disait : oui, tu peux toucher, tu peux même croquer dedans ! Plaisir iconoclaste.
Bref, deux expériences collectives réussies…
Question bonus : qui est votre Voisin préféré ?
Mises à part mes super collègues d’atelier ? Impossible de ne citer qu’une personne. En ce moment : Michelle, la libraire de la Ressourcerie, d’une énergie impressionnante, Louise la couturière qu’il fait si bon regarder coudre en blaguant, Seynabou la solaire, Carlos, l’indispensable bricoleur-bidouilleur-DJ de La Ressourcerie. Sans oublier les co-workers de La Perruche, je vous aime et je vous aimerai toujours.
Question d’expression libre : une idée, une demande, un mot…?
Plutôt un vœu qu’un rêve :
Le projet des Petites Voisines, de Bérénice, est beau, je le trouve symboliquement très fort, j’espère vraiment qu’il se fera, qu’il sera l’occasion d’impliquer beaucoup de gens différents ici, que nous parviendrons à lui donner une portée poétique autant qu’écologique.
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