Cette semaine, nous donnons la parole à L’Université Populaire, Libre et Solidaire des Grands Voisins, qui parle en son nom propre…
Que faites-vous aux Grands Voisins ?
Par les sciences, par les lettres et par les arts, je créée des conditions qui permettent le partage et la diffusion des savoirs, des idées et des débats du temps, pour œuvrer à la mise en place de citées rêvées, à l’éveil de femmes et d’hommes et in fine à l’installation d’un nouveau monde libre et solidaire. 26 rencontres/débats, « brèves histoires de vie / grande histoire de l’humanité » ont eu lieu dans l’amphithéâtre Lelong en 2017, à la Pouponnière ou à la Lingerie cette année, avec une parole répartie entre 3 savoirs : le savoir universitaire par d’éminents enseignants-chercheurs, le savoir de l’expérience par des associations des Grands Voisins et le savoir du bon sens et du coeur par les résidents des centres.
Je croise les possibles du site avec les énergies individuelles pour ouvrir des éclairages intellectuels et opérationnels afin de répondre au défi écologique, faciliter l’interculturel et réinventer un nouveau monde socio-numérique.
Comment contribuez-vous à la dynamique collective ?
Je fais partie de cette ambition collective pour construire, porter haut et avec exigence des solutions face aux injustices climatiques et sociales. Influer une dynamique collective entre les voisins et par les voisins est inscrit dans mon ADN qui provient de la société civile et des associations Petits Débrouillards, Cultures du Cœur et Aurore. 32 associations des Grands Voisins sont intervenues et ont été mises en valeur, 10 résidents ont témoigné, des artistes du site ont été mobilisés, le manifeste des Grands Voisins a été rédigé collectivement (littéralement à 64 mains !), les Voisins de service comme la Jam session des Grands Voisins ont régulièrement été appelées, la cagnotte commune a été abondée et le livre qui m’est consacré, sortie prévue le 23 janvier, a pour objectif justement de retranscrire cette dynamique collective qui m’a portée et que je porte.
Quel est pour vous le principal enseignement des Grands Voisins ?
« A force de sacrifier l’essentiel pour l’urgent, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel. », Edgar Morin souligne la réalité, tragique dans le monde de l’urgence. Afin de lutter pour préserver cet « essentiel », il convient d’identifier et de contrer cette force entropique en place dans les organisations, à l’intérieur de chaque thème régalien, une force d’inertie qui régit et réduit les organisations collectives et les résistances civiles : le champ social, le champ de l’éducation, le champ artistique, le champ écologique, le champ politique… n’ont pas encore suffisamment conscience d’être dans le même écosystème. Tout est encore trop cloisonné. Réveillez-vous !
Votre meilleur souvenir ici ?
L’école des petits voisins, ma petite soeur, une fabrique de joie, qui de l’espace partagé a co-construit un grand bloc de solidarité collective et de cohésion sociale. Sinon, la séance « A quoi bon travailler ! », le 4 octobre 2017, avec Bernard Stiegler et un amphi bondé. Et ainsi, nous fûmes plus nombreux à savoir que le travail est la force qui maintient la vie, avec des solutions concrètes. La joie est supérieure à la loi.
Question bonus : Qui est votre Voisin préféré ?
Outre Frédéric Ghiglione et François Deroo qui m’ont créée, j’ai une affection toute particulière pour Didier Iyeli Bongangi qui a témoigné lors de la séance « Les migrations, sortons du Fantasme », le 25 octobre 2017.
Il a voulu lancer une alerte sur les malversations financières dans les jeux d’argent à Kinshasa… Et ainsi commencent aussi les migrations, pour fuir le crime, la misère, la corruption, la pollution et parfois le tout réuni… Didier n’a jamais vu son dernier garçon, il a 7 ans, il habite Kinshasa. Depuis son arrivée en France en 2012, Didier demande une carte de séjour pour travailler, il n’est plus aux Grands Voisins depuis quelques mois, il est désormais dans un centre à Rungis. Je profite de cette tribune pour demander officiellement une carte de séjour pour Didier Iyeli Bongangi.
Vidéo par les étudiants de l’école des Gobelins :
1 minute avec Frédéric Ghiglione
Par les étudiants de l'école des Gobelins
Publiée par Frédéric Ghiglione sur Dimanche 27 janvier 2019
Site internet
universitepopulaire@2020.tf
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Le livre “L’autre est une chance” de l’Université Populaire, est en vente aux Grands Voisins (15 euros / Prix solidaire, 20 euros / prix de soutien) à la Ressourcerie Créative, au restaurant de l’Oratoire, à la boulangerie Chardon et aux Petits Débrouillards.
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