Charlotte est animatrice socio-éducative au centre d’hébergement de stabilisation (CHS) Coeur de Femmes, qui accueille et accompagne des femmes vers l’autonomie et la réinsertion. Celui-ci est divisé entre la Villa, dans le 18ème arrondissement, qui assure une mission de mise à l’abri et de stabilisation et le Hameau, aux Grands Voisins, qui veille à la réinsertion des femmes hébergées. Charlotte passe quelques jours par mois au Hameau et le reste du temps, elle travaille à la Villa.
En quoi consiste le métier d’animatrice socio-éducative ?
Mes missions se rapprochent de celles des éducateurs spécialisés : j’assure un accompagnement social et éducatif dans le quotidien. Pour être animatrice socio-éducative, il faut accompagner, être bienveillant, mais il est aussi nécessaire de savoir prendre du recul pour ne pas s’enliser dans des prises en charge difficiles et trouver des issues favorables à chaque situation. Au Hameau Coeur de Femmes, les résidentes sont autonomes, mon rôle est plutôt de les soutenir. J’essaie de les encourager à puiser en elles des ressources, de l’autonomie. Je leur propose également un accompagnement administratif et au besoin, je les oriente vers des soins, du travail ou des collègues plus spécialisés dans le domaine sollicité. Je suis référente de huit femmes et les relations que j’ai avec elles dépendent de chacune. Selon les besoins, les femmes peuvent me voir ici aux Grands Voisins, dans le 18ème arrondissement, ou me parler par téléphone.
Qu’est-ce que travailler au sein des Grands Voisins implique ?
Je suis référente de certaines résidentes qui se sont bien saisies des opportunités offertes par les Grands Voisins. C’est réellement un plus pour leur parcours professionnel et social. Je fais découvrir des initiatives et des opportunités aux femmes mais quand elles sont bien investies dans une mission, je fais en sorte de ne pas trop m’impliquer dans leur engagement afin que leur lieu de vie, de travail et d’accompagnement social ne soient pas complètement entremêlés. Si quelque chose se passe mal au travail ou sur le lieu de vie, il faut tenter de préserver les autres espaces. Il faut aussi faire attention à ce que le projet des Grands Voisins n’enferme pas, il est difficile d’exporter ce qui se passe ici à l’extérieur. Mais en même temps, le lieu permet de faire des rencontres qui n’auraient pas été possibles autrement, c’est aussi une bonne expérience.
Quel est l’aspect de votre métier que vous préférez ?
La quotidienneté : je suis au plus près de ce que vivent les femmes pour pouvoir évaluer leur situation et trouver avec elles des issues possibles. C’est à la fois éprouvant et riche d’expérience de rencontres. Certaines femmes restent longtemps en contact avec Coeur de Femmes car ce qu’elles ont vécu ici est souvent fort.
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